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De l’Algérie à Saint-Fons en passant par Vénissieux, Djamel raconte son parcours, entre engagement militant et transmission aux jeunes d’aujourd’hui, dans une vie marquée par la lutte et l’espoir du collectif.
Né à El Oued, aux portes du désert algérien, Djamel arrive en France en 1967 avec ses parents et ses deux frères. La famille s’installe d’abord dans un bidonville de Villeurbanne, avant de rejoindre les Minguettes à Vénissieux, dans un immeuble tout juste construit. « Passer d’une maison de fortune au 8e étage d’un immeuble flambant neuf, c’était un monde nouveau. » Son père travaille quelques temps chez Berliet avec les horaires difficiles des 3/8, avant de devenir cantonnier pour la communauté urbaine. Adolescent, Djamel fréquente la MJC Jean Marais de Saint-Fons, où il découvre la vie sociale, les boums et les rencontres. Il rêve d’une carrière dans le droit, mais il est orienté vers un CAP en plomberie qu’il obtient en 1981. Confronté à la crise de l’emploi, il se retrouve, comme beaucoup, au chômage. C’est le début d’un engagement déterminant.
Militantisme et Marche pour l’égalité
À 18 ans, Djamel s’engage auprès de SOS Avenir Minguettes, association dont la vocation est de s’investir pour la vie du quartier et sa transformation. Avec d’autres jeunes, il organise un séjour pour enfants en Dordogne, grâce au soutien de la préfecture. Une première victoire collective qui renforce son envie d’agir. Face aux violences policières et à l’exclusion, Djamel se mobilise pour une grève de la faim. Puis émerge l’idée d’une grande marche : « Traverser la France pour dire qu’on existe, qu’on a droit à l’emploi, au logement, à la santé. » Christian Delorme, prêtre militant, surnommé le curé des Minguettes, réussit à le convaincre de prendre part à cette mobilisation historique : la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. « Avec patience et persévérance, il nous a appris que la non-violence est une arme puissante. Je le remercie aujourd'hui de m'avoir persuadé à participer à l’organisation de cette marche pacifique, sans emprunter la voie de la violence. ».
Transmission et espoirs aux Clochettes
Djamel garde un lien fort avec Saint-Fons, ville de ses premiers émois d’adolescent et s’investit aujourd’hui dans le quartier des Clochettes, en tant qu’éducateur pour la Sauvegarde 69 et en lien avec les médiateurs sociaux de la Ville. Avec Edhya Fellous, dont il salue le travail, il compose le binôme du Bataillon de la prévention. « Elle a réussi à mobiliser des femmes du quartier aux côtés des jeunes. Des mamans, des filles qui bâtissent ensemble des projets concrets, ça me rend fier et me remplit d’espoir », avoue Djamel. Jusqu’en septembre prochain, tous deux accompagnent les jeunes et les encouragent à devenir acteurs de leur environnement, car s’engager, c’est refuser de subir.
Repères :